Stéphanie Bourgault

Impermanence

2022

Impressions de plaques photopolymères sur papier japonais montées sur papier Kraft

24 x 18 po |  61 x 45,7 cm

« On meurt aujourd’hui deux fois : on meurt quand on meurt vraiment, et on meurt quand on trouve une photo de vous et qu’on ne sait plus qui c’est. »

Christian Boltanski

Combien de temps faut-il pour que s’estompe la mémoire d’une personne décédée? Pour ce projet, l’artiste a sélectionné des photographies de son grand-père et a demandé à ses frères et soeurs, ainsi qu’à ses enfants, d’écrire un souvenir qu’ils avaient de lui. L’artiste est l’aînée de sa fratrie et n’avait que 4 ans lorsque son grand-père est décédé.

Bourgault s’intéresse à la mémoire et aux traces laissées après un passage. Comment voyage un récit maintes fois raconté, comment il se transforme et se magnifie, ou à l’inverse, tombe dans l’oubli. L’empreinte laissée sur une matrice, imprimée à répétition, la touche. Lors du passage sous presse, la matrice s’altère peu à peu et l’image se transforme, par usure, accident ou intervention de l’artiste. Le papier possède lui aussi une mémoire et garde les traces si on le chiffonne ou si on gomme ce qui est dessiné dessus. Une lettre pliée et repliée à maintes reprises garde la marque des plis. Dans ces monts et ces vallées, les mots s’effacent, le papier se fragilise et parfois se troue.

stephaniebourgault.com

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© Jean-Michael Séminaro

Stéphanie Bourgault