Artéfact 2

2024

Matériaux : Encre d’impression sur papier caribou

Techniques : Estampes réalisées par linogravure

Processus de création des œuvres

La production des œuvres a débuté par la visite et la documentation du musée et de la crypte de la cocathédrale. Les deux objets qui ont retenu l’attention de l’artiste furent le calvaire normand et le coq de la flèche. Le calvaire normand est maintenant conservé dans la crypte pour sa préservation. Ce dernier est entouré d’une certaine aura de mystère, puisqu’on raconte qu’il détient le pouvoir de protéger la ville de Longueuil des orages. En contrepartie, le coq de la flèche remplit une tout autre mission, car il sert de paratonnerre. Il est actuellement conservé dans la crypte, car le vent a failli avoir raison de cet ouvrage de métal qui trônait au plus haut point de la cocathédrale depuis 1885. Ces deux objets ont inspiré l’artiste à créer plusieurs plaques de linogravure. Les estampes ont été réalisées par l’assemblage de plusieurs plaques pour représenter les deux artéfacts sélectionnés. Les couleurs vives et les traits francs des œuvres renvoient à une imagerie ludique rappelant un jeu ou même un casse-tête. Les formes des objets ont été simplifiées et déconstruites pour en sublimer leur sens. En effet, il est toujours difficile de retracer l’histoire exacte d’un artéfact. Aux yeux du spectateur, les faits historiques se mélangent au folklore local et à sa propre imagination pour créer sa propre rhétorique de l’objet.

Aperçu de la démarche artistique personnelle

Sa pratique gravite principalement autour de la question du portrait, du temps nécessaire à sa construction et à sa lecture. Il utilise spécifiquement le dessin et la gravure lors de ses recherches, puisant dans des images d’archives et dans son milieu immédiat les formes constitutives de ses travaux. En appliquant un procédé de traçage, d’accumulation et de déformation d’images, il tient à révéler la dynamique qui s’installe au cœur de la relation entre l’artiste et l’œuvre en cours de production. La ligne devient le parcours de l’œil, celui de l’artiste et du spectateur confondu, matérialisant le chemin nécessaire pour reconstruire le trajet parcouru par la main. Il inclut l’échantillonnage et l’accident comme catalyseurs à sa création artistique. Ses travaux sont donc des formes dérivées du réel qui rendent possible une lecture sans cesse renouvelée du dessin et de la gravure. Il ne veut pas produire une image voilée, mais bien créer des œuvres capables de générer un sentiment de tension dans la lecture d’une image énigmatique.

 

Daniel Lahaise