Véronique Buist explore et déconstruit le médium de la fibre avec un intérêt tout particulier pour la broderie et la fabrication artisanale du papier. Son travail s’intéresse principalement à la perception, formelle ou non, ainsi qu’à tout l’éventail de textures ressenties qui peut se dégager à travers nos interprétations. Elle crée des terrains de jeu où viennent se tisser entre eux motifs, couleurs, fils et pâte à papier. À travers une démarche patiente et empreinte d’imprévu, ses œuvres se présentent sous forme d’installations sculpturales et d’œuvres bidimensionnelles. En plus de sa pratique artistique active, Buist consacre du temps à la transmission de la technique de broderie à travers des activités de médiation culturelle et animation d’ateliers.

Son travail a été exposé au Canada et en Europe et fait partie de diverses collections privées et corporatives – dont notamment celles de Burovision et Google. Elle cumule plusieurs expériences de foires et résidences de création : au Zaratan Contemporanea Center à Lisbonne (2018), à Paperology Symposium au Centre Canadien d’Architecture à Montréal (2022) ainsi qu’à Art Paper Fair à Lyon (2022) et Art Toronto (2023). Titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQÀM obtenu en 2010, elle vit et travaille à Montréal.

Projet de résidence
Véronique Buist propose un projet de résidence au sein de Zocalo, intitulé Le temps comme texture, qui s’inscrit dans une réflexion sur la notion d’impression en tant que sentiment ou sensation émanant d’un agent extérieur. Bien que sa pratique de broderie sur papier artisanal ne relève pas des techniques d’impression traditionnelles, Véronique explore la trace laissée dans la matière et l’idée d’embossage dans la pâte à papier, établissant ainsi un lien avec les médiums de gravure et de bas-relief.

Ce projet se concentre sur l’inventaire de textures et de matières présentes dans l’espace urbain. S’appuyant sur son expérience antérieure avec la série *Balise*, qui comprend une centaine de broderies sur papier inspirées de photographies prises par le public à Montréal, Véronique souhaite approfondir son exploration en utilisant le relief et la juxtaposition de papiers embossés pour témoigner de la trace.

Le projet s’articule autour de trois volets :

1. Recherche et sélection : Véronique effectuera une recherche approfondie dans l’espace public pour inventorier des motifs intéressants.

2. Reproduction : Les motifs sélectionnés seront reproduits sous forme de pochoirs écoresponsables, découpés dans du carton ondulé récupéré.

3. Embossage : Les motifs seront embossés sur des feuilles de papier artisanal humidifiées, à l’aide des presses disponibles chez Zocalo.

À l’issue de cette démarche, Véronique envisage de créer une mosaïque regroupant les différents motifs collectés, formant ainsi un répertoire pictural d’empreintes qui évoque la mémoire associée à chaque lieu. Bien que chaque papier embossé soit considéré comme une expérimentation isolée, c’est dans l’accumulation et le multiple que l’harmonie prend forme et que l’ensemble atteint son aboutissement.

Les papiers embossés, de formats variés allant du petit au moyen, seront conçus pour faciliter leur manipulation et multiplier les possibilités d’assemblage. De plus, certaines tuiles de papier pourraient être retravaillées avec un aérographe, disponible chez Zocalo, afin d’en rehausser encore davantage les détails.

La thématique centrale de la démarche de Véronique Buist est la perception. À travers ce projet, elle souhaite amener les spectateurs à s’attarder sur les petits détails et les textures souvent négligées avec le temps. En faisant appel aux outils et au langage classiques de l’impression, son objectif est d’en extraire l’aspect d’encre afin de mettre en valeur la trace.